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LA
LA COURONNE DE BLUETS.

A MADAME

AIR: J'ai vu partout dans mes voyages.

Du ciel j'arrive, et mon voyage
Nous épargne à tous bien des pleurs.
Beauté folâtre autant que sage,
Ne jouez plus avec des fleurs.
Sachez qu'hier, la panse ronde
Et l'œil obscurci par Bacchus,
Jupin a cru dans notre monde
Voir une couronne de plus.

bis.

A la colère il s'abandonne :
.« L'abus, dit-il, devient trop fort.
Encore un front que l'on couronne
Quand le faiseur de rois est mort'!
Sur ce front lançons mon tonnerre;
Du faible enfin vengeons les droits.
Je veux voir un jour sur la terre
Les rois sujets, les sujets rois. »

1. Napoléon.

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LA COURONNE DE BLUETS. 207

Dans son conseil alors j'arrive

(Où les rimeurs n'entrent-ils pas?);
En joue il vous met sans qui vive!
Mais je l'aborde chapeau bas :
«< Jupin, de ton arrêt j'appelle;
Ta balance et tes poids sont faux:
Ta cour de justice éternelle
A-t-elle eu ses gardes des sceaux?

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Braque tes lunettes, vieux sire,
Sur le front couronné par nous;
De la candeur c'est le sourire,
De la bonté c'est l'oeil si doux.
Lorsque les carreaux de son foudre
Chez nos sourds passent pour muets,
Jupin ne mettrait-il en poudre
Qu'une couronne de bluets? >>

<< Oh! oh! dit-il, qu'allais-je faire?
Ailleurs frappons; mon foudre est chaud.»
Frappe; mais sur notre hémisphère

- «

Vise donc plus bas ou plus haut. »
Heureux d'avoir su vous défendre,
J'accours des célestes donjons.
Quant à Jupin, je viens d'apprendre
Qu'il a foudroyé deux pigeons.

L'ÉPÉE DE DAMOCLES.

AIR: A soixante ans, etc.

De Damoclès l'épée est bien connue;
En songe, à table, il m'a semblé la voir.
Sous cette épée et menaçante et nue
Denys l'ancien me forçait à m'asseoir. (bis.)
Je m'écriais: Que mon destin s'achève,

La coupe en main, au doux bruit des concerts! (bis.)
O vieux Denys! je me ris de ton glaive',

Je bois, je chante, et je siffle tes vers. (bis.)

Servez, disais-je à messieurs de la bouche;
Versez, versez, messieurs du gobelet.

1. Denys l'ancien, tyran de Syracuse, était, comme on sait, un métromane déterminé; il envoyait en prison ceux qui ne trouvaient pas ses vers bons. Nous avons eu aussi en France des rois qui se mêlaient d'écrire et de faire des vers. Quant à l'histoire du festin de Damoclès, elle est trop connue pour qu'il soit besoin de la rapporter ici.

Cette chanson appartient au règne de Louis XVIII, qui, de même que Denys, avait la manie d'écrire et a fait beaucoup de petits vers.

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