MON CARNAVAL. Dans ces plaisirs que votre cœur m'oublie : Combien de fois auprès de la plus belle, De joyeux chants ma coupe était remplie ; 159 Des jours charmants la perte est seule à craindre. Mais accourez, dès qu'une longue ivresse 160 MON CARNAVAL. Dans vos plaisirs ainsi je me replie; L'OMBRE D'ANACREON. SAINTE-PÉLAGIE. AIR de la Sentinelle. Un jeune Grec sourit à des tombeaux : Une ombre apparaît et s'écrie : « Doux enfant de la Liberté, (bis.) « Le Plaisir veut une patrie! « Une patrie! « O peuple grec! c'est moi dont les destins << Furent si doux chez tes aïeux si braves; « Quand ils chanțaient l'amour dans leurs festins, << Anacréon en chassait les esclaves. 162 L'OMBRE D'ANACREON. << De l'aigle encor l'aile rase les cieux, « Du rossignol les chants sont toujours tendres ; Toi, peuple grec, tes arts, tes lois, tes dieux, Qu'en as-tu fait? qu'as-tu fait de nos cendres? « Sur une rive encor fleurie. « Déjà vainqueur, chante et vole au danger; ་ « Brise tes fers: tu le peux, si tu l'oses. « Sur nos débris, quoi! le vil étranger << Dort enivré du parfum de tes roses! Quoi! payer avec la beauté « Un tribut à la barbarie! << Doux enfant de la Liberté, « Le Plaisir veut une patrie! « C'est trop rougir aux yeux du voyageur L'OMBRE D'ANACREON. 163 ༥ Qui d'Olympie évoque la mémoire. Frappe! et ces bords, au gré d'un ciel vengeur, <<< Reverdiront d'abondance et de gloire. « Réchauffe une terre appauvrie. « Doux enfant de la Liberté, <«< A tes voisins n'emprunte que du fer : Il se rendort le sage de Téos. La Grèce enfin suspend ses funérailles. Vos vierges même ont répété 1. Suivant M Pouqueville, les Grecs ont encore en vénération l'étoile de Vénus. |