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Salut! petit cousin germain1;
D'un lieu d'exil j'ose t'écrire.
La Fortune te tend la main;
Ta naissance l'a fait sourire.
Mon premier jour aussi fut beau
Point de Français qui n'en convienne.
Les rois m'adoraient au berceau;

Et cependant je suis à Vienne! (bis.)

1. Le roi de Rome, par sa mère, fille d'une princessc de Naples, était cousin des Bourbons de France, et issu de germain avec le duc de Bordeaux.

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LES DEUX COUSINS.

Je fus bercé par tes faiseurs
De vers, de chansons, de poëmes;
Ils sont, comme les confiseurs,
Partisans de tous les baptêmes.
Les eaux d'un fleuve bien mondain
Vont laver ton ame chrétienne:.
On m'offrit de l'eau du Jourdain ;
Et cependant je suis à Vienne!

Ces juges, ces pairs avilis,
Qui te prédisent des merveilles,
De mon temps juraient que les lis
Seraient le butin des abeilles.
Parmi les nobles détracteurs
De toute vertu plébéienne,
Ma nourrice avait des flatteurs;
Et cependant je suis à Vienne!

Sur des lauriers je me couchais;
La pourpre seule t'environne.
Des sceptres étaient mes hochets;
Mon bourlet fut une couronne.
Méchant bourlet, puisqu'un faux pas
Même au Saint-Père ôtait la sienne.
Mais j'avais pour moi nos prélats ;
Et cependant je suis à Vienne !

LES DEUX COUSINS.

Quant aux maréchaux, je crois peu
Que du monde ils t'ouvrent l'entrée;
Ils préfèrent au cordon bleu,
De l'honneur l'étoile sacrée.
Mon père à leur beau dévoûment
Livra sa fortune et la mienne.
Ils auront tenu leur serment;
Et cependant je suis à Vienne!

Près du trône si tu grandis,
Si je végète sans puissance,
Confonds ces courtisans maudits,
En leur rappelant ma naissance.
Dis-leur: « Je puis avoir mon tour:
« De mon cousin qu'il vous souvienne.
« Vous lui promettiez votre amour;
<< Et cependant il est à Vienne! »

103

LES VENDANGES.

AIR: Pierrot sur le bord d'un ruisseau.

L'aurore annonce un jour serein;
Vite à l'ouvrage !

Et reprenons courage.
Fillettes, flûte et tambourin,
Mettez les vendangeurs en train.
Du vin qu'a fait tourner l'orage,
Un vin nouveau bientôt consolera.
Amis, chez nous la gaîté renaîtra.
Ah! ah! la gaîté renaîtra.

Notre maire tourne à tout vent;
D'écharpe il change,

Et de tout vin s'arrange.
Mais, puisque ainsi ce bon vivant
De couleur changea si souvent,
Qu'avec son écharpe il vendange,
Et de vin doux on la barbouillera.

bis,

LES VENDANGES.

Amis, chez nous la gaîté renaîtra.
Ah! ah! la gaîté renaîtra.

Le juge qui, de vingt façons,

En robe noire

Explique son grimoire,

Condamne jusqu'à nos chansons.
Mais, grâce au vin que nous pressons,
Que lui-même il chante après boire,
La liberté, la gloire et cætera.
Amis, chez nous la gaîté renaîtra.
Ah! ah! la gaîté renaîtra.

Si le curé, peu tolérant,

Gronde sans cesse,

Et veut qu'on se confesse,
Son gros nez rouge nous apprend
L'intérêt qu'à nos vins il prend.

Pour en boire ailleurs qu'à la messe,
Sur chaque mort qu'il dise un Libera.
Amis, chez nous la gaîté renaîtra.
Ah! ah! la gaîté renaîtra.

Que du châtelain en souci
L'orgueil insigne
Au bonheur se résigne;
Il verra les titres qu'ici

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