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de mer. Le No x de l'Edimburgh philosophical Journal renferme un Mémoire du Dr Francis Buchanan où l'on trouve des faits analogues que nous allons rapporter.

Le 24 mai 1788, pendant sa traversée d'Angleterre à l'Inde, M. Buchanan aperçut une trombe qui se détachait d'un nuage noirâtre dont l'élévation angulaire audessus de l'horizon paraissait d'environ 20°. Cette trombe, qui n'était pas droite, présentait sa concavité au vent. Dans la partie de la mer correspondant verticalement à la . pointe de la trombe, il s'éleva, avant que cette pointe atteignít le liquide, un nuage semblable à la fumée qui s'échappe de la cheminée d'une machine à vapeur. L'eau, à la base du nuage ascendant, paraissait extrêmement agitée; on y voyait des tourbillons d'écume blanchâtre : un bruit analogue à celui que forme une cascade s'entendait distinctement. Lorsque la colonne supérieure commença à se retirer en remontant vers la couche de nuages d'où elle s'était détachée, le nuage ascendant inférieur s'abaissa à son tour graduellement, et finit par disparaître tout-à-fait dans la mer. La latitude du lieu de l'observation était 20°.45′ sud; la longitude 20o ouest, comptée de Greenwich; la distance à la trombe moins d'un mille; il pleuvait assez fortement sur le bâtiment, mais la pluie n'occupait qu'un très-petit espace; le vent était très-faible. Dans la soirée, il y eut des éclairs fréquens et du tonnerre.

Le 12 avril 1789, M. Buchanan se trouvant de nouveau dans l'Océan atlantique méridional, aperçut aussi une colonne de vapeur presque cylindrique, qui descendait verticalement des nuages dont le ciel était couvert

L'extrémité inférieure et anguleuse de la colonne n'avait pas encore parcouru la moitié de l'intervalle compris entre le nuage et la mer, qu'il se forma sur celle-ci un tourbillon semblable à celui qu'on remarque au pied des grandes cataractes. Une colonne ascendante d'épaisses vapeurs s'éleva verticalement du même point, mais sans atteindre à une grande hauteur. La circonstance qui, dans cette observation, mérite le plus d'être recueillie, c'est que l'eau de la mer était encore agitée une minute après qu'on eut totalement perdu de vue la colonne verticale et descendante de vapeur, première cause du phénomène. Toutefois, comme l'observateur était assez loin (à trois milles) de la trombe, on pourrait supposer que la colonne en question n'avait pas disparu tout-à-fait, et qu'elle s'était seulement beaucoup affaiblie. Il n'y eut, le jour de cette observation, ni éclairs ni tonnerre. Le ciel, sur beaucoup de points, était couvert de nuages épais d'où il s'échappait fréquemment des ondées.

SUR la Cristallisation de l'or à l'état métallique.

M* J. P. Charlton rapporte, dans les Annals of Philosophy pour novembre 1821, qu'ayant eu l'occasion de faire bouillir dans un matras de l'acide nitrique sur du mercure qui était amalgamé à une petite quantité d'or, il obtint, après la dissolution complète du mercure, de longs filamens cristallisés d'or pur. M. Charlton ne dit pas quelle était la forme de ces cristaux.

SUR la Fabrication des eaux-de-vie de grains, et sur l'eau la plus convenable à la fermentation.

Par M. DUBRUNFAUT, de Lille.

C'EST une opinion généralement admise en théorie et en pratique que l'eau de pluie ou de rivière est la plus convenable pour obtenir une bonne fermentation. Ceux qui ont professé un principe différent ont prétendu que toutes les espèces d'eau, pourvu qu'elles soient potables, sont propres à remplir ce but. La première de ces deux opinions, quoique plus déraisonnable peut-être que l'autre, était cependant motivée par la plus grande pureté que l'on reconnaît dans les eaux de pluie et de rivière : aussi a-t-elle prévalu long-temps sans appel dans beaucoup d'ateliers, où l'on se serait fait scrupule d'employer de l'eau de puits ou de source.

Cette prédilection erronée, ainsi que je compte le prouver plus bas, a trouvé sa source dans une fausse application de la théorie chimique. En effet, que les opérations délicates de l'analyse et que les manipulations scrupuleuses de la teinture exigent une eau bien pure et bien dégagée de tout sel calcaire inutile aux résultats que l'on se propose, cela se conçoit parfaitement; mais vouloir étendre cette précaution à d'autres opérations des arts, sur une simple probabilité et sans examen aucun, c'est préconiser une erreur préjudiciable.

La distillation des eaux-de-vie de grains, qui paraît avoir puisé ses premiers perfectionnemens en Allemagne, et particulièrement en Hollande, est devenue aujour

d'hui un auxiliaire important de notre agriculture, surtout dans les départemens limitrophes du Nord et à l'est de la France.

La Flandre française, qui a hérité, dans cette branche industrielle, de la longue pratique des Hollandais, présente des distilleries où l'on tire constamment 55, 60 et même 65 litres d'eau-de-vie à 19o, d'un quintal métrique de farine de seigle. Cette assertion pourrait être taxée d'exagération par les distillateurs de l'est et de l'intérieur, si elle n'était appuyée par l'expérience d'un grand nombre d'ateliers. En effet, terme moyen, ceux-ci ne tirent guère plus de 40 à 44 litres de la même quantité de farine; encore cela n'est-il pas donné à tous les fabricans, puisqu'il en est qui ne tirent guère que 30 à 35 litres. Il n'est point d'art, je pense, qui présente d'anomalies plus remarquables d'une fabrique à l'autre.

Il serait curieux de connaître rigoureusement les causes de ces différences; mais la pratique a tellement devancé la théorie dans ce genre d'industrie, que nous sommes encore réduits à raisonner là-dessus avec beaucoup de timidité. Le fait que je vais avancer pour motiver ces différences me paraît cependant assez concluant. et sans prétendre qu'il en soit la cause unique, „je crois qu'il doit en être une très-capitale.

Imbu des doctrines chimiques, j'étais étonné, en fréquentant les ateliers de nos distillateurs, de les voir faire forer à grands frais de vastes puits pour se procurer l'eau nécessaire à leurs fermentations, quand ils pouvaien prendre avec économie celle qui coulait dans la rivière, au pied de leurs fabriques. Je leur demandai la cause de leur préférence, et sans pouvoir me la motiver, ils s'ac

cordent tous à me répondre qu'ils se souvenaient encore des pertes que leur avait fait éprouver l'emploi de l'eau de rivière, et qu'ils n'étaient pas disposés à recommencer. Un praticien plus observateur, que j'interrogeai sur la qualité de l'eau préférable à la fermentation me répondit que c'était celle qui roulait sur des moellons.

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Ce fut pour moi un trait de lumière; je me rappelai le moyen qu'Hyggins avait jadis indiqué aux colons de la Jamaïque pour prévenir la fermentation acide, et je ne doutai plus que nos eaux de puits, chargées de carbonate de chaux tenu en dissolution à l'aide d'un excès d'acide carbonique, n'opérassent dans les travaux de nos distillateurs, comme les pierres calcaires le faisaient moins efficacement dans les fermentations des colons de la Jamaïque. Effectivement ce carbonate, dissous, est disséminé également dans toute la masse de la cuve, et il se trouve par là même plus à portée d'agir sur les molécules d'acide qui se développent si facilement dans une fermentation très-délayée, et peut empêcher plus complètement les progrès de la fermentation acide si redoutée des distillateurs.

Je ne balance pas un moment à signaler cette circonstance comme une cause importante de la grande supériorité de nos distillateurs ; et je suis d'autant plus porté à le faire, qué l'expérience prouve qu'ils n'ont jamais tiré plus de 40 à 44 litres, et souvent moins, d'un quintal métrique de seigle, aussi long-temps qu'ils se sont obstinés à employer l'eau de rivière pour leurs fermentations.

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