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L'alcool et l'éther la dissolvent promptement à toute température, et la dissolubilité dans l'un et l'autre de ces agens augmente rapidement à mesure qu'elle s'élève. Une dissolution de naphtaline, dans quatre fois son poids d'alcool bouillant, se prend par refroidissement en une masse cristalline solide. L'eau la précipite de sa solution alcoolique sans qu'il en résulte aucune augmentation de poids.

Elle se dissout dans l'huile d'olive et l'huile de térébenthine. Elle ne se combine point avec les dissolutions de potasse ni d'ammoniaque ; et l'ammoniaque à l'état de gaz ne paraît pas avoir sur elle aucun effet sensible.

Elle est soluble dans les acides acétique et oxalique, auxquels elle communique une couleur d'œillet claire. La dissolution dans l'acide acétique, saturée à chaud, devient, en refroidissant, une masse solide cristalline.

Elle noircit l'acide sulfurique lorsqu'on la fait bouillir dans ce liquide; l'addition d'eau au mélange ne produit d'autre effet que d'affaiblir la couleur, et il ne se fait point de précipitation lorsqu'on sature l'acide par l'ammoniaque.

Elle est un peu soluble dans l'acide muriatique chaud auquel elle communique une couleur d'oeillet pourpre. Quand on la fait bouillir dans l'acide nitrique, l'acide est décomposé; elle éprouve elle-même une altération et en refroidissant elle se dépose abondamment en petit cristaux aciculaires rassemblés en groupes étoilés. Ce cristaux, pressés entre des doubles de papier afin d'e séparer l'acide adhérant, et exposés ensuite à la chaleur se fondent promptement; par le refroidissement, F

masse fondue présente des traces évidentes d'une cristalisation en aiguilles, et les cristaux sont de couleur jaune. Cette substance jaune s'enflamme rapidement, brûle avec ane flamme légère, en émettant beaucoup de fumée et aissant un résidu de charbon considérable.

De tous les caractères de la substance blanche concrète qu'on vient d'exposer, le plus frappant est sans contredit sa grande disposition à cristalliser.

Si on projette la naphtaline dans un creuset rouge de eu, il s'en élève une vapeur blanche très-épaisse qui, reçue dans une cloche de verre maintenue au-dessus, se condense tout autour de la partie inférieure sous forme l'une poudre blanche; tandis qu'il se forme dans les arties plus élevées et plus froides de la cloche des placristallines distinctes d'un éclat argentin superbe. On peut également obtenir une belle cristallisation de ette substance en la faisant bouillir avec de l'eau dans in matras à long col; il viendra se déposer dans ce derhier des cristaux blancs pendant l'ébullition.

jues

Si on l'expose sous une cloche de verre à un degré le chaleur justement suffisant pour la fondre, la vapeur qui s'élève cristallise dans l'air avant d'avoir atteint la surface du verre, et se répand dans l'intérieur du vaisseau en présentant exactement l'apparence d'une précipitation de neige infiniment ténue.

Si l'on dispose un morceau de fil de coton en rond comme une mèche de chandelle, qu'on le plonge dans, celte substance en état de fusion, puis qu'on l'expose au pendant une ou deux secondes, et qu'enfin on l'enflamme, on verra bientôt la vapeur cristalliser autour de

feu

la mèche en lames épaisses, transparentes et fort dis tinctes.

Cette expérience fournit un caractère qui distingue la naphtaline d'avec l'acide benzoïque et le camphre; car, dans de pareilles circonstances, l'acide benzoïque cristallise en cristaux aciculaires, qui souvent sont groupés en étoiles; et le camphre cristallise ou plutôt se congèle en particules globuleuses d'apparence stalagmitique.

La forme cristalline la plus ordinaire de la naphtaline est celle de plaques rhombes, dont le plus grand angle est de 100° à 105°; du moins j'ai plusieurs fois obtenu des cristaux de cette forme au moyen des solutions dans l'eau, l'alcool, l'acide acétique, dans l'huile jaune décrite plus haut; et enfin même, en faisant fondre la substance pure et la laissant refroidir très-lentement. Quelquefois plusieurs de ces plaques sont diversement groupées ensemble, et tantôt l'une en traverse une'autre presqu'à angle droit, de sorte qu'au premier aspect, le cristal composé semble cruciforme. Les seules modifications distinctes de la forme ordinaire que j'aie observées sont des plaques rhomboïdales, à très-peu près rectangulaires, ainsi que des hexagonales: cette dernière variété peut aisément dériver des plaques rhombes par un développement incomplet des plus petits angles du rhombe ordinaire.

Quant à la composition élémentaire de la naphtaline, ·le D1 Kidd dit qu'il ne peut rien présenter de satisfaisant à ce sujet, mais qu'il est bien évident qu'elle contient une très-grande proportion de carbone,

Il est à regretter que le Dr Kidd n'ait pas complété son travail en donnant une analyse de cette curieuse substance.

EXPÉRIENCES sur la Combinaison de l'acide acétique et de l'alcool avec les huiles volatiles.

PAR M. VAUQUELIN.

1re Expérience. 80 mesures d'huile volatile de lavande ont été mêlées avec 80 mesures d'acide acétique marquant 10 degrés à l'aréomètre. Après une vive et longue agitation pour opérer le mélange des deux liquides, on les laissa en repos. Il se fit une séparation; l'huile occupait alors 125 mesures, et l'acide n'occupait

plus que 35 mesures ce dernier avait donc diminué de

45 mesures, et l'huile avait acquis 45 mesures.

2mc Expérience. So mesures de la même huile ont été mises avec les 35 mesures d'acide acétique restantes, et après le mélange et la séparation, l'huile occupait 115 mesures, et l'acide était réduit à 5 mesures. Ainsi, cette fois, les 80 mesures d'huile n'ont absorbé que 30 mesures d'acide.

Je pense que si l'huile n'a absorbé cette fois que 30 mesures d'acide au lieu de 45, cela tient probablement à ce que cet acide était devenu plus aqueux, et par là moins propre à s'unir à l'huile. Ainsi, 100 parties d'acide acétique employées pour cette expérience contiennent 6 parties, qui ne peuvent pas se combiner à l'huile. Ce restant d'acide avait contracté une couleur

jaune; sa saveur était encore très acide, et son odeur annonçait qu'il centenait beaucoup d'huile. En effet, quand on mettait une goutte de cet acide dans l'eau, on la voyait tomber au fond, et l'huile s'en séparer et monter à la surface.

Ainsi, dans cette expérience, l'acide acétique et l'huile ont formé deux composés inégaux dans leurs proportions: l'un, où il y a beaucoup d'huile et qui surnage; l'autre, où il y a beaucoup d'acide et moins d'huile. Il paraît, d'après cette expérience, que 100 parties d'huile de lavande peuvent absorber 56 parties d'acide acétique; mais comme la portion de vinaigre qui reste tient en dissolution une certaine quantité d'huile difficile à estimer, l'on pourrait croire qu'il faut 50 parties de vinaigre pour saturer 100 d'huile, c'est-àdire, un volume d'acide et 2 volumes d'huile.

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3me Expérience. Pour savoir si l'eau pourrait séparer l'acide acétique de l'huile, on a pris 50 parties de la combinaison la plus riche en huile et 55 parties d'eau et on les a fortement et long-temps agitées ensemble: après la séparation, on a trouvé que le volume de l'huile s'était réduit à 35, et que celui de l'eau avait augmenté de 15; cependant l'huile était encore acide; en effet, elle contenait 3 parties d'acide acétique.

20 parties de la même combinaison agitées avec 80 mesures d'eau, l'huile, après le repos, avait perdu 8, et l'eau avait augmenté de la même quantité. Dans cette expérience, l'eau a enlevé à l'huile la totalité de l'acide qu'elle contenait, et même un peu d'huile, puisque les 20 parties de la combinaison contenaient 7,2 d'acide, et qu'elle a perdu 8.

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