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» le mortier. Chaque substance pierreuse qui adhère à la >> chaux caustique peut servir, soit en grains, soit en pou» dre, à la préparation du mortier, si on l'y fait entrer » dans une proportion telle que la continuité des par» ticules de chaux ne soit point interrompue. Des cir>> constances locales peuvent bien souvent donner aux » alliages qui absorbent fortement l'humidité (tels que » la pouzzolane, le trass, les fragmens de tuiles, etc.) » la préférence sur ceux qui n'absorbent pas l'eau, nom» mément les grains de quartz, le sable, les scories, etc. ; » mais en général les derniers sont à préférer aux pre» miers.

7. » Toute espèce de pierre qui adhère au mortier » peut servir dans la maçonnerie à la place de briques, » selon que les circonstances locales et d'autres l'exigent. » Il s'agit uniquement que ces pierres ne soient point » sujettes à se détériorer. Rarement cependant l'argile » se trouve de telle qualité que les briques qui en sont » formées ne se fendent point successivement en éclats,

principalement dans les constructions hydrauliques, >> par de nombreuses alternatives de l'eau, et par l'action » de la chaleur du soleil et l'influence de l'air. C'est » pourquoi, dans ce cas, les pierres de taille, plus dis» pendieuses, les remplacent ordinairement.

8°. » La pierre à chaux n'est point décomposée par » la chaux caustique, et dans les lieux où elle est em»ployée en place de briques, elle se comporte comme » elles d'une manière passive.

9o. » Le carbonate de chaux. ou bien les pierres à chaux peuvent être rendues parfaitement caustiques, » c'est-à-dire, dégagées de toute trace d'acide carbo

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»nique par une forte calcination de douze heures seu>>..lement. >>>

On voit, d'après cet exposé, que le travail de M. John confirme pleinement les résultats obtenus depuis longtemps par les chimistes français ; c'est en effet à GuytonMorveau que nous devons la connaissance (1) de la réaction mutuelle des terres par la voie sèche et par la voie humide. C'est Descotils qui, le premier, a remarqué (2) la silice ne se dissout que dans les acides avant la pas, calcination de la pierre calcaire, tandis qu'après elle s'y dissout en entier; résultat qui donne une idée exacte de la chaux hydraulique. M. d'Arcet enfin avait observé, dans l'analyse des anciens mortiers de Paris, cette insuffisante proportion d'acide carbonique dont parle M. John.

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Quant à l'assertion (art. 5 du résumé ci-dessus) relative à la chaux éventée, elle est en contradiction avec des faits récens tellement avérés, tellement multipliés, que je ne puis me dispenser de la combattre. J'ai le mier annoncé qu'une chaux grasse éteinte spontanément, et abandonnée pendant une année à l'action de l'air dans un lieu couvert et fermé aux vents, donne de bien meilleurs résultats que lorsqu'on l'emploie immédiatement selon la méthode ordinaire. Cette conclusion était fondée sur cent cinquante expériences variées de diverses manières; il en résultait, par exemple, que la force du mortier ordinaire étant, dans le cas le plus favorable d'une certaine série d'épreuves représentée par 1506,

(1) Annales de Chimie, t. xxx, p. 246 et suiv. (2) Journal des Mines, octobre 1813, N° 202, p. 308.

celle du mortier à chaux éteinte spontanément devenait, dans les mêmes circonstances, égale à 2293. Dernièrement, c'est-à-dire, plus de six ans après mes premières recherches, j'ai recommencé sur des briques de mortiers conservés à dessein, de nouvelles épreuves, et j'ai trouvé, savoir pour le mortier ordinaire 1907, pour le mortier à chaux éteinte spontanément 2500. Comment accorder ceci avec l'influence prétendue nuisible du contact prolongé do l'air sur la chaux ordinaire éteinte spontanément ?

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Il est vrai de dire que les idées reçues sur ce point de la doctrine des mortiers sont toutes en faveur de M. John; il est même à présumer qu'à raison de cet assentiment presque général, le savant chimiste allemand se sera dispensé d'examiner la chose avec cette rare sagacité dont il a fait preuve par-tout ailleurs: on ne trouve en effet, dans tout son Mémoire, aucune expérience qui ait trait à la difficulté dont il s'agit.

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Je ne sais si je dois m'attacher à réfuter sérieusement l'article 6me; car la multiplicité des preuves à opposer aux conclusions de cet article est la seule chose qui soit embarrassante. Il est sans doute des substances solides qui absorbent l'eau avec autant d'avidité que la brique pilée et la póuzzolane; ces substances devraient donc, d'après M. John, produire un effet analogue: ainsi, un mélange de charbon pilé et de chaux grasse se solidifierait parfaitement dans l'eau. De plus, une pouzzolane préalablement imbibée jusqu'à saturation, et employée ensuite avec une chaux grasse, ne devrait pas se com-porter autrement que le sable: or, c'est précisément le contraire de tout cela qui arrive.

Dans un Mémoire lu le 1er février 1819, à l'Académie des Sciences, j'ai dit qu'une légère calcination dispose la silice et l'alumine des argiles à se combiner intimement avec la chaux; les expériences que j'ai citées à l'appui de ma proposition ont été répétées par plusieurs ingénieurs, et généralement confirmées. Il est vrai d'ajouter que les réactions ne s'opèrent bien que dans l'eau, et que les composés qui en résultent perdent insensiblement leur dureté par le contact de l'air. Peut-être M. John n'a-t-il appliqué l'usage de la pouzzolane qu'à la fabrication du mortier atmosphérique; ce qui expliquerait parfaitement la méprise où il est tombé.

Je ne puis terminer cet exposé sans manifester une extrême satisfaction de voir les faits essentiels que j'ai annoncés en 1817 (1), et publiés en 1818, définitivement confirmés par le travail d'un chimiste distingué; travail que l'on peut regarder comme une véritable contreépreuve; car M. John a suivi une marche toute différente de celle que j'avais adoptée.

D'après ces nouvelles garanties, le Gouvernement se décidera peut-être à défendre l'emploi de la chaux grasse dans les travaux publics, surtout pour les maçonneries de fondation. Puisse le fait suivant, rapporté par M. John, provoquer à cet égard une prompte décision! « Lorsqu'on » démolit dernièrement un des piliers de la tour de » Saint-Pierre à Berlin, bâti depuis environ quatre» vingts ans, sur 27 pieds de diamètre, on trouva le » mortier de l'intérieur de la maçonnerie aussi frais que

(1) Voyez les Annales de Chimie et de Physique du mois d'août 1817.

» s'il n'avait été employé que depuis quelques jours; il » avait la saveur caustique et formait du lait de chaux » avec l'eau ! !.....

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ANALYSE des eaux minérales et thermales du mont Dore.

Par Mr P. BERTHIER, Ingénieur des Mines.

Les eaux du mont Dore sont au nombre des eaux minérales les plus célèbres. Les Romains les avaient recueillies dans un édifice qui devait être vaste et somptueux, si l'on en juge par les fondations et les nombreux débris de colonnes que l'on a découverts dernièrement. Les Barbares ont détruit cet édifice de fond en comble, et il n'en reste qu'un petit bâtiment carré qui renferme une source, et qui porte le nom de Puits de César.

A la place des thermes romains, il n'a existé pendant long-temps qu'un misérable hangar ouvert à tout le monde, où les malades venaient, sans distinction de sexe ni de rang, prendre des bains dans des auges en pierre semblables à des tombes. Les auberges qui l'entouraient étaient chétives et mal tenues. Cependant telle a toujours été la réputation des eaux du mont Dore, que, malgré cet état de choses, il y avait toujours affluence pour les prendre.

Mais depuis quelques années, grâce au zèle et à la persévérance de M. le Dr Bertrand, médecin-inspecteur des Eaux, tout s'est progressivement amélioré. Le Gouvernement fait actuellement construire un nouvel édifice

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