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Romps ces nœuds, oui, romps-les pour toujours:
Ma pudeur ne connaît plus d'alarmes.
Presse en tes bras mes charmes nus.
Ah! je sens redoubler mon être !
A l'ardeur qu'en moi tu fais naître,
Ton ardeur ne suffira plus.

Dans mes bras, tombe enfin à ton tour;
Mais, hélas! tes baisers languissent.
Ne bois plus, et garde à mon amour
Ce nectar où tes feux s'amortissent.
De mes désirs mal apaisés,

Ingrat, si tu pouvais te plaindre,
J'aurai du moins, pour les éteindre,
Le vin où je les ai puisés.

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AIR: J'ons un curé patriote.

MON épouse fait ma gloire :

Rose a de si jolis yeux!

Je lui dois, l'on peut m'en croire,

Un ami bien précieux.

Le jour où j'obtins sa foi,
Un sénateur vint chez moi!
Quel honneur!
Quel bonheur !

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Ah! monsieur le sénateur
Je suis votre humble serviteur.

De ses faits je tiens registre :
C'est un homme sans égal.
L'autre hiver, chez un ministre,
Il mena ma femme au bal.
S'il me trouve en son chemin,
Il me frappe dans la main.

Quel honneur!

Quel bonheur !

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Ah! monsieur le sénateur,
Je suis votre humble serviteur.

Près de Rose il n'est point fade,
Et n'a rien d'un freluquet.
Lorsque ma femme est malade,
Il fait mon cent de piquet.
Il m'embrasse au jour de l'an;
Il me fête à la Saint-Jean.
Quel honneur!
Quel bonheur!

Ah! monsieur le sénateur, Je suis votre humble serviteur.

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Chez moi qu'un temps effroyable Me retienne après-dîner,

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me dit, d'un air aimable:

« Allez donc vous promener,

» Mon cher, ne vous gênez pas ; » Mon équipage est là-bas. » Quel honneur!

Quel bonheur!

Ah! monsieur le sénateur, Je suis votre humble serviteur.

Certain soir, à sa campagne
Il nous mena par hasard.
Il m'enivra de Champagne;
Et Rose fit lit à part.
Mais de la maison, ma foi,
Le plus beau lit fut pour moi.
Quel honneur!

Quel bonheur !

Ah! monsieur le sénateur, Je suis votre humble serviteur.

A l'enfant que Dieu m'envoie,
Pour partain je l'ai donné.
C'est presque en pleurant de joie
Qu'il baise le nouveau-né;
Et mon fils, dès ce moment,
Est mis sur son testament.
Quel honneur!

Quel bonheur!

Ah! monsieur le sénateur, Je suis votre humble serviteur.

A table il aime qu'on rie;
Mais parfois j'y suis trop vert.
J'ai poussé la raillerie

Jusqu'à lui dire au dessert:
On croit, j'en suis convaincu,
Que vous me faites c....
Quel honneur!

Quel bonheur!

Ah! monsieur le sénateur,

Je suis votre humble serviteur.

L'ACADÉMIE ET LE CAVEAU.

CHANSON DE RÉCEPTION AU CAVEAU MODERNE.

AIR Tout le long de la rivière.

Au Caveau je n'osais frapper;
Des méchans m'avaient su tromper.
C'est presque un cercle académique,
Me disait maint esprit caustique.
Mais, que vois-je ? de bons amis

Que rassemble un couvert bien mis.
Asseyez-vous, me dit la compagnie.
Non, non, ce n'est point comme à l'Académic.
Ce n'est point comme à l'Académie.

Je me voyais, pendant un mois,
Courant pour disputer les voix
A des gens qu'appuîrait le zèle
D'un grand seigneur ou d'une belle;
Mais, faisant moitié du chemin,
Vous m'accueillez le verre en main.
D'ici l'intrigue est à jamais bannie;

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