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Je me souviens que le jour de vengeance
Par le destin à nos vœux fut promis;
Ce jour approche, ennemis de la France,
Souvenez-vous du soleil d'Austerlitz.

CHANT FUNÈBRE.

BORIES A SES CAMARADES.

Air de Roland.

Nous allons bientôt vous quitter,
Noirs cachots, affreuse demeure;
Pour nous le temps va s'arrêter;
Aujourd'hui même, dans une heure.
Salut, brillante éternité,

De l'innocent dernier refuge.
Dieu paternel, dieu de bonté,
Salut tu seras notre juge.
Amis, chantons la liberté,
Répétons en quittant la vie
Ce cri des tyrans redouté :
Vivre ou mourir pour la patrie.

Mais j'entends crier nos verroux,
On pénètre dans notre abîme!
Prêtres, que nous demandez-vous?
Nous sommes étrangers au crime.
Le juste voit sans s'émouvoir
Sur sa tête éclater la foudre ;
Nous avons fait notre devoir,
C'est nos juges qu'il faut absoudre.
Amis, etc.

J'aperçois enfin le licteur;

Le char funèbre est à la porte;
Le peuple avide de fureur
S'empresse à grossir notre escorte :
O contraste! il laisse mourir
Ceux dont il va suivre l'exemple :
Et notre vengeur à venir,

C'est la mort de qui nous contemple.
Amis, etc.

Voici l'échafaud, son horreur
N'a rien dont notre âme s'étonne,
L'innocence est ici sans peur,
Le crime tremble sur le trône :

Adieu France que je chéris,
Reine des arts et de la guerre!
Ne nous plains pas! heureux le fils
Qui peut expirer pour sa mère.
Amis, etc.

:

LES MOUTONS.

AIR de la partie carrée, du vaudeville, ou ronde de la Sainte-Alliance des peuples.

DANS un pays que chacun peut connaître,
Au temps jadis vivaient nombreux troupeaux,
Mais les bergers voulaient comme le maître
Dîmer, tailler, tondre jusqu'aux agneaux :
Pour s'affranchir de ce joug tributaire,
La gent qui bêle enfin se révolta.

Pauvres moutons, oh! vous aurez beau faire,
Toujours on vous tondra, toujours on vous tendr
Toujours on vous tondra.

Grande rumeur! on prit les chiens pour guide; C'était gémir sous de nouveaux tyrans :

On vit bientôt cette race perfide
Se transformer en des loups dévorans :
Jours de terreur! leur rage sanguinaire
Sur ce beau sol trop long-temps s'exerça,
Pauvres moutons, etc.

Sire lion, d'un courage indomptable,
Vint à régner en ces temps désastreux :
Gloire, revers, splendeur trop peu durable
Ont signalé son empire orageux.

Le léopard trembla dans son repaire,

Mais que
Pauvres moutons, etc.

d'agneaux ce triomphe coûta!....

On vit bientôt mille hordes sauvages,
Fondre du Nord sur ces bords désolés ;
On s'adjugea de riches pâturages
Pour secourir des frères accablés :
Le reste échut au fermier solidaire,
Qui par traités en toisons s'acquitta.
Pauvres moutons, etc.

Robin mouton, favori du despote,
Eut après lui la bergerie à bail :

Flatteur adroit et fourbe patriote,
A l'étranger il vendait le bercail :
On paya bien son zèle mercenaire ;

Il voulait paître.... et paître on l'envoya.
Pauvres moutons, etc.

Ah! quand pourrai-je aux rives de la Seine
Voir nos moutons jouir d'un sort plus doux!
Et pour eux seuls fertilisant la plaine,
Croître et bondir sans la crainte du loup:
En attendant cet appui tutélaire

Que chaque maître à son tour promettra,
Pauvres moutons, etc.

LA SOUSCRIPTION.

AIR de la Lithographie.

AH! vive la bienfaisance,
C'est la vertu de nos jours,
On n'entend parler en France
Que de donner des secours.
Perdez-vous votre maison,
Vite une souscription;

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