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Nous nous aimions sans nous connaître; Nos baisers se croisaient dans l'air; Entre ces tilleuls sans feuillage, Nous regarder comblaît nos jours. Aux arbres tu rends leur ombrage, Maudit printemps, reviendras-tu toujours!

Il se perd dans leur voûte obscure,
Get ange éclatant qui, là-bas,
M'apparut, jetant la pâture

Aux oiseaux, un jour de frimas:
Ils l'appelaient, el leur manége
Devint le signal des amours.

Non, rien d'aussi beau que la neige!... Maudit printemps, reviendras-tu toujours!

Sans toi, je la verrais encore
Lorsqu'elle s'arrache au repos,

Fraîche comme on nous peint l'Aurore,
Du jour entr'ouvrant les rideaux.
Le soir encor je pourrais dire:
Mon étoile achève son cours;
Elle s'endort, sa lampe expire.

Maudit printemps, reviendras-tu toujours!

C'est l'hiver que mon cœur implore;
Ah! je voudrais qu'on entendît
Tinter sur la vitre sonore,

Le grésil léger qui bondit.

Que me fait tout ton vieil empire,
Tes fleurs, tes zéphirs, tes longs jours?
Je ne la verrai plus sourire:

Maudit printemps, reviendras-tu toujours!

PSARA',

OU CHANT DE VICTOIRE DES OTTOMANS.

AIR: A soixante ans il ne faut pas remettre. Nous triomphons! Allah! gloire au prophète! Sur ce rocher plantons nos étendards. Ses défenseurs, illustrant leur défaite, En vain sur eux font crouler ses remparts. (bis.)

Le désastre de Psara, ou Ipsara, est encore trop récent pour qu'il soit nécessaire d'en rapporter les détails, nou plus que de la belle défense et de la fin héroïque de ses habitans. Les Turcs eux-mêmes ont rendu justice aux lpsariotes.

Nous triomphons! et le sabre terrible
Va de la croix punir les attentats.
Exterminons une race invincible:
Les rois chrétiens ne la vengeront pas.

(bis.)

(bis.)

N'as-tu, Chios, pu sauver un seul être
Qui vînt ici raconter tous tes maux 1?
Psara tremblante eût fléchi sous son maître.
Où sont tes fils, tes palais, tes hameaux? (bis.)
Lorsque la peste en ton île rebelle

Sur tant de morts menaçait nos soldats 2, (bis.)
Tes fils mourans disaient : N'implorons qu'elle,
Les rois chrétiens ne nous vengeront pas. (bis.)
Mais de Chios recommencent les fêtes.
Psara succombe, et voilà ses soutiens.

Plus de cinquante mille chrétiens perdirent la vie ou la liberté lors du massacre de Chios, ou Scio, car c'est le même nom, corrompu par la prononciation italienne.

2 Le nombre des cadavres entassés dans cette malheureuse contrée, fit craindre aux chefs ottomans, que la peste ne se mît dans leur armée, livrée au pillage de cette île opulente.

Dans le sérail comptez combien de têtes

Vont saluer les envoyés chrétiens.

(bis.)

Pillons ces murs! de l'or! du vin! des femmes!

Vierges, l'outrage ajoute à vos appas.

Le glaive après purifiera vos âmes;

(bis.)

Les rois chrétiens ne vous vengeront pas. (bis.)

L'Europe esclave a dit dans sa pensée:
Qu'un peuple libre apparaisse! et soudain...
Paix! ont crié, d'une voix courroucée,
Les chefs que Dieu lui donne en son dédain. (bis.}
Byron offrait un dangereux exemple;

On les a vus sourire à son trépas.

(bis.)

Du Christ lui-même allons souiller le temple: Les rois chrétiens ne le vengeront pas.

(bis.)

A notre rage ainsi rien ne s'oppose;
Psara n'est plus, Dieu vient de l'effacer.
Sur ses débris le vainqueur qui repose
Rêve le sang qui lui reste à verser.
(bis.)
Qu'un jour Stamboul contemple avec ivresse
Les derniers Grecs suspendus à nos mâts! (dir.)

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Constantinople. Stamboul est le nom que

lui donnent les Turcs.

Dans son tombeau faisons rentrer la Grèce : Les rois chrétiens ne la vengeront pas.

Ainsi chantait cette horde sauvage.
Les Grecs! s'écrie un barbare effrayé.
La flotte Hellène a surpris le rivage,
Et de Psara tout le sang est payé.

Soyez unis, ô Grécs, ou plus d'un traître
Dans le triomphe égarera vos pas.

(bis)

(bis.)

Les nations vous pleureraient peut-être ;
Les rois chrétiens ne vous vengeraient pas. (bis.)

LE VOYAGE IMAGINAIRE.
AIR: Muse des bois, elc.

L'AUTOMNE accourt, et sur son aile humide
M'apporte encor de nouvelles douleurs.
Toujours souffrant, toujours pauvre et timide',
De ma gaîté je vois pâlir les fleurs.

Arrachez-moi des fanges de Lutèce.

Sous un beau ciel mes yeux devaient's'ouvrir.
Tout jeune aussi je rêvais à la Grèce ;
C'est là, c'est là, que je voudrais mourir,

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