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demment une grande économie sur l'usage de l'alcool employé en pareil cas.

Comme nous avons démontré que le protoplasma, c'està-dire le substratum vivant des organismes inférieurs, est tué par le borax, on pourrait probablement utiliser cette substance dans le traitement des plaies, etc.

DOSAGE DE L'ACIDE BORIQUE;

PAR M. A. DITTE.

Pour effectuer directement la détermination quantitative de l'acide borique, deux procédés ont été indiqués jusqu'ici : l'un, fondé sur l'emploi des carbonates alcalins anhydres, entraîne un dosage d'acide carbonique, opération toujours délicate, et, de plus, H. Rose le regarde comme «< un peu compliqué, exigeant beaucoup de temps et beaucoup de dextérité... Le fort boursouflement de la masse par la calcination rend ces expériences très-difficiles et l'analyse tout à fait impossible si l'on n'a recours à des artifices particuliers... Cette méthode ne peut être positivement employée que dans des cas très-rares, et seulement lorsque la dissolution ne contient avec l'acide borique aucune autre matière que peut-être de l'ammoniaque. » (H. ROSE, Analyse quantitative, p. 940, 942, 943.)

Le second procédé consiste à doser l'acide borique au moyen de l'hydrofluoborate de potasse. Or, dit encore H. Rose (p. 947), « un grand nombre d'expériences ont démontré que, lorsqu'on suit la méthode telle que Berzélius l'a proposée, il est impossible de déterminer de cette manière la quantité d'acide borique ». La modification imaginée par Stromeyer ne s'applique qu'aux borates alcalins: elle est d'ailleurs longue, compliquée, exigeant l'emploi de plusieurs réactifs (potasse, acide fluorhydrique

exempt de fluorure de silicium, acétate de potasse, alcool); de plus, l'hydrofluoborate de potasse ne devant pas être chauffé au-dessus de 100 degrés, la pesée exige l'emploi, toujours quelque peu incertain, d'un filtre taré.

La méthode que je vais exposer est intimement liée à celle qui m'a permis de préparer des borates cristallisés par voie sèche (Comptes rendus, t. LXXVII, p. 783 et 892). Je suis parvenu à doser rigoureusement l'acide borique au moyen d'un sel bien défini et cristallisé. La méthode ne présente ni complications ni difficultés sérieuses, elle paraît s'appliquer dans la plupart des cas et ne demande en général que peu de temps.

Supposons d'abord qu'il s'agisse de déterminer l'acide borique contenu dans une dissolution qui le contient seul ou combiné aux oxydes alcalins. On ajoute à la liqueur un peu d'ammoniaque pour neutraliser l'acide libre, s'il y en a, puis un excès d'une dissolution saturée de chlorure de calcium pur. Tout l'acide borique se trouve alors dans le borate de chaux, produit sous la forme de précipité gélatineux, soluble surtout à chaud dans le chlorure de calcium en excès. La matière introduite dans un creuset de platine peut être alors évaporée à siccité, sans que dans ces circonstances il se perde, par volatilisation, la moindre trace d'acide borique. Si le volume de la liqueur est supérieur à celui du creuset, on l'y introduit par portions que l'on évapore successivement. La matière étant sèche, on remplit le creuset avec un mélange à équivalents égaux de chlorures de sodium et de potassium purs et cristallisés, on le ferme avec son couvercle, puis on chauffe, modérément d'abord, afin de chasser l'eau que le chlorure de calcium retient encore, plus fortement ensuite, de manière à fondre le mélange salin. Le borate de chaux, bien moins fusible, se rassemble au fond du creuset en une matière spongieuse plus ou moins agglomérée, se dissout partiellement dans la masse saline fondue, au sein de laquelle il se trouve; et, si l'on maintient le fond du creuset à une tem

pérature plus élevée que la partie supérieure, le borate de chaux dissous vient cristalliser à la surface du liquide; les cristaux empâtés dans du chlorure solidifié forment un anneau qui s'élève le long des parois du creuset, juste audessus de cette surface; bientôt tout le borate est transporté dans cet anneau, il n'en reste plus au fond du

creuset.

Le précipité primitif n'a pas une composition constante; il peut se dissoudre entièrement, même à froid, dans un excès de chlorure de calcium qui sert à le former; l'eau pure elle-même le décompose. Après la cristallisation, on obtient de belles aiguilles transparentes dont la composition correspond exactement à la formule BoO3, Ca O. Ces cristaux sont insolubles dans l'eau chaude comme dans l'eau froide; une solution concentrée (au dixième) du mélange des chlorures alcalins ne les altère pas à froid; à chaud, elle en dissout une quantité extrêmement faible.

On peut donc, en toute sécurité, traiter par l'eau froide la matière refroidie qui se sépare du creuset d'un seul bloc ; l'anneau contient presque tout le borate cristallisé, dont une faible partie reste cependant disséminée dans la masse saline qui l'avait dissoute pendant la fusion, et d'où elle s'est séparée par refroidissement. Les chlorures se dissolvent, les cristaux restent; on les lave sur un filtre, puis on les sèche; avec un pinceau léger on les détache du filtre, et il ne reste plus qu'à les peser.

L'opération ne présente aucune difficulté; toutefois, dans l'application, il ne sera pas inutile d'avoir égard aux remarques suivantes et de prendre quelques précautions indispensables: on doit, avant tout, éviter avec le plus grand soin de fondre le borate de chaux amorphe qui occupe le fond du creuset. Dans ce cas, il se formerait bien encore une couronne de cristaux à la surface du liquide; mais une partie de la matière fondue se rassemblerait, sous la forme d'une perle transparente, au contact de laquelle le mélange salin dégage constamment des bulles de

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gaz. Il est alors impossible de tout transformer en cristaux, si longtemps que l'on continue à chauffer. Il reste toujours au fond du creuset une perle vitreuse, formée principalement d'acide borique, avec des traces de chaux et des quantités notables de potasse et de soude. La proportion de l'acide borique y étant toujours considérable par rapport à celle des bases, alors même que la volatilisation de l'acide borique ne se produirait pas dans ces circonstances, ce qui est au moins douteux, l'analyse de cette perle serait délicate et conduirait bien difficilement à un dosage exact de l'acide borique.

Il est donc absolument nécessaire de ne pas fondre la matière amorphe, et c'est pourquoi l'on emploie le mélange à équivalents égaux de chlorures alcalins, qui fond à bien plus basse température que chacun de ces chlorures pris isolément. D'autre part, plus la température du fond du creuset est élevée, plus rapide est le transport des cristaux à la surface. Ainsi la température au fond du creuset doit être aussi élevée que possible, tout en restant inférieure à celle qui correspond à la fusion du borate de chaux. A la surface, la température doit être la plus basse qui permette au mélange de rester liquide; car, si les parois du creuset sont trop chaudes au point où l'anneau se produit, celui-ci se détache, descend au fond du creuset, et l'opération est à recommencer.

Le chauffage du creuset ne peut pas se faire avec un brûleur de Bunsen ordinaire ni avec la lampe de Berzélius; le mélange de chlorures fond bien, mais la température du fond du creuset est trop basse, et la cristallisation s'effectue avec une lenteur qui rend l'opération impraticable. Il est commode de se servir d'une lampe à gaz, alimentée d'air par un soufflet ou une trompe : on obtient ainsi facilement la température nécessaire au fond du creuset, tout en n'en chauffant que modérément les parois. Il est à noter que, lorsqu'on atteint la température de fusion du borate de chaux, la volatilisation des chlo

rures s'effectue d'une manière très-sensible, et ce seul fait de l'apparition des vapeurs avertit que l'on chauffe trop.

La formation de l'anneau est toujours très-lente quand on emploie seulement un mélange de chlorures alcalins; elle est notablement accélérée par l'addition d'une proportion convenable de chlorure de calcium; mais, s'il n'y en a que peu, la cristallisation reste lente, et, si l'on en met trop, les cristaux formés sont extrêmement petits, en houppes très-légères et difficiles à laver. On réussit trèsbien quand le mélange salin contient 1 partie de chlorure de calcium desséché pur, pour 3 parties du mélange à équivalents égaux de chlorures alcalins. En réglant convenablement le feu, ce dont on acquiert bien vite l'habitude, on peut, en une heure, faire cristalliser la quantité de borate de chaux qui correspond à 250 milligrammes d'acide borique anhydre.

Les nombres qui suivent montrent bien que, en opérant comme il vient d'être dit, on retrouve tout l'acide borique employé dans la somme de borate de chaux cristallisé BoO3, CaO, et que, par suite, la méthode conduit à des résultats d'une exactitude rigoureuse. Les nombres de la première colonne représentent les quantités d'acide borique anhydre qui correspondent aux poids d'acide borique cristallisé ou de borates alcalins employés :

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Si le borate que l'on veut analyser n'est pas soluble

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