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a fait l'analyse élémentaire dans un courant d'oxygène pur et sec. En voici les résultats :

gr

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0,190 d'essence ont fourni o, 197 H2O 0,539 CO2

I..

II..

0,197

III. 0,2035

IV. 0,231

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De ces chiffres on déduit la composition en centièmes du carbone et de l'hydrogène, et par différence celle de l'oxygène, ce qui donne les nombres suivants :

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Cette essence est oxygénée, mais ses fonctions chimiques ne pourront être établies que lorsque je continuerai ces recherches sur une quantité plus grande d'essence.

RECHERCHE TOXICOLOGIQUE DU CYANURE DE POTASSIUM EN PRÉSENCE DES CYANURES DOUBLES NON TOXIQUES;

PAR M. E. JACQUEMIN,

Professeur de Chimie à l'École supérieure de Pharmacie de Nancy.

S'il est presque impossible de démontrer que l'acide cyanhydrique, constaté dans un empoisonnement, a été administré à l'état de cyanure de potassium, parce que, de très-faibles doses pouvant causer la mort, la détermination pondérable de la potasse n'a pas de signification, vu la présence de cet alcali dans l'économie, il n'est pas moins difficile de reconnaître qu'une ingestion de cyanure de potassium a été pratiquée sous le masque du cyanure jaune, attendu que l'acide cyanhydrique mis en évidence peut devoir son origine au prussiate. Cette forme d'empoisonnement semble purement théorique; mais elle pourrait passer dans la pratique pour peu qu'un criminel ouvrît un Traité de Toxicologie, et fût frappé de l'incertitude dont sont entachées les conclusions dans le cas de présence du ferrocyanure de potassium.

Les procédés imaginés par Taylor et par Pöllnitz pour la solution de cette difficulté ne sont pas satisfaisants, et, bien que ceux d'Otto et surtout de Dragendorff paraissent plus recommandables, je ne crois pas inutile d'ajouter mes observations personnelles, afin de faciliter les recherches des toxicologistes.

Il résulte d'une de mes publications antérieures (Considérations générales sur le cyanogène et ses composés, etc. Strasbourg, 1860) que le cyanure de potassium, en sa qualité d'agent réducteur, peut agir sur certains composés sulfurés, l'hyposulfite de soude, le dithionate et autres sels

de la série thionique, leur enlever du soufre et se convertir en sulfocyanure de potassium. En effet, par exemple,

AzCK+S2O' Na' Az CSK + SO3 Na2.

Pour obtenir ce résultat, il suffit, ainsi que je le faisais remarquer, de faire bouillir, pendant quelques minutes, la dissolution de cyanure de potassium avec de l'hyposulfite de soude. La transformation est très-nette, car l'hyposulfite, avant la réaction, donne avec une goutte de perchlorure de fer une belle couleur violet pourpre, qui disparaît par l'agitation pour renaître et s'évanouir par des additions successives du réactif, jusqu'à son entière conversion en tétrathionate, qui permet alors au brun du perchlorure de subsister. Lorsqu'au contraire l'ébullition du cyanure et de l'hyposulfite est terminée, et que l'on a acidulé le liquide froid à l'acide chlorhydrique, l'addition du sel ferrique détermine l'apparition de la couleur rouge sang persistante et caractéristique.

Je me suis assuré, par de récentes expériences, que l'on pouvait tirer parti de cette action pour l'analyse toxicologique. En effet, que l'on fasse bouillir du cyanure jaune avec de l'hyposulfite de soude, et que l'on ajoute, après refroidissement, du perchlorure de fer en léger excès, et le liquide qui filtrera n'aura pas d'autre teinte que celle que lui procure l'excès du réactif. Que la solution du cyanure jaune, au contraire, soit mélangée d'un peu de cyanure de potassium, et son ébullition avec l'hyposulfite de soude produira le résultat que l'on prévoit le sel ferrique précipitera du bleu de Prusse et formera du sulfocyanure ferrique. On remarquera, après avoir jeté le mélange sur le filtre, une zone de coloration rouge sang qui teint le papier au-dessus du dépôt, et le liquide filtré présentera cette même couleur caractéristique rouge sang.

Je conseille donc, dans un cas d'expertise médico-légale.

d'étendre d'une quantité suffisante d'eau les matières à examiner, et de filtrer la bouillie après macération; de neutraliser à la soude pure le liquide filtré, et d'en porter une partie à l'ébullition avec 2 grammes d'hyposulfite de soude, puis, après refroidissement, d'aciduler légèrement à l'acide chlorhydrique et d'opérer ensuite comme je viens de le dire.

Dans la pensée que les hydrosulfites, dont M. Schutzenberger a si bien montré les propriétés réductrices et dont il a su tirer si grand parti au point de vue des applications, pourraient peut-être se comporter comme agents de sulfurationen vertu de l'instabilité de leur molécule, j'ai cru un instant à la possibilité de les faire servir au même but que l'hyposulfite de soude, c'est-à-dire à la transformation du cyanure de potassium en sulfocyanure; mais, bien que le résultat n'ait pas été favorable, il m'a paru devoir être signalé comme négatif, afin de mettre les expérimentateurs en garde contre certaines apparences, et parce que, d'ailleurs, il peut encore servir de caractère pour différencier les hydrosulfites des hyposulfites.

En effet, après ébullition d'un hydrosulfite avec le cyanure de potassium, on obtient par une goutte de perchlorure de fer une coloration rouge brun qui disparaît et finit par persister, après des additions successives de sel ferrique, en même temps qu'il se développe une forte odeur d'acide sulfureux. Il n'y a pourtant pas eu de sulfuration du cyanure, car l'hydrosulfite seul fournit, avec le perchlorure de fer, la réaction que je viens de décrire, et dont je retrouverai l'occasion de parler. L'habitude de comparer des nuances ne permet pas, du reste, de confondre ce rouge brun avec le rouge sang du sulfocyanure de fer.

La transformation du cyanure en sulfocyanure n'est pas le seul moyen que l'on puisse employer pour affirmer la présence de ce composé toxique, quand la recherche est compliquée par le mélange du cyanure jaune. J'applique

encore à ce cas la réaction que Braun avait conçue pour caractériser l'acide cyanhydrique libre, car je me suis assuré que le cyanure jaune ne l'entrave pas, et donne simplement avec l'acide picrique du picrate de potasse et de l'acide ferrocyanhydrique.

Mon procédé consiste donc à prendre une partie du liquide filtré provenant de la bouillie des matières soumises à l'examen, et à la chauffer dans une capsule de porcelaine entre 50 et 60 degrés, après y avoir ajouté quelques gouttes d'une dissolution d'acide picrique. Dès que la couleur rouge de l'isopurpurate de potasse s'est produite, je plonge dans ce bain un fragment de laine blanche, à tapisserie, mouillée, de 1 à 5 décimètres de long suivant l'intensité de la couleur, et je maintiens cette douce température pendant un quart d'heure environ, afin d'obtenir un effet tinctorial suffisant. La laine exprimée et lavée à l'eau est teinte en brun grenat et peut servir de pièce à conviction.

Il est bien évident que, si la quantité de liquide ne permettait pas d'agir dans une capsule de porcelaine, on opérerait dans un tube à essai qui, se prêtant mal à l'évaporation, laisserait à la laine le temps de se teindre. On conçoit également que, si les essais préliminaires indiquaient dans le liquide la présence du sulfhydrate d'ammoniaque, ce qui peut arriver en cas d'examen de matières en putréfaction, il n'y aurait pas lieu de se servir de ce procédé, puisque dans ces conditions l'acide picrique se convertirait en acide picramique, que l'on pourrait confondre avec l'acide isopurpurique,

Toujours est-il, que cette production d'isopurpurate de potasse, quand elle sera possible, c'est-à-dire dans la majeure partie des cas, constituera un bon caractère complémentaire pour conclure à l'empoisonnement par le cyanure de potassium, lorsque la présence de celui-ci sera déjà manifestée par sa transformation en sulfocyanure ferrique; c'est d'ailleurs une réaction suffisamment sensible, puisque

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