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les nombres observés sont exacts. La formation de ce sel, qui cristallise dans le prisme oblique à base oblique, le moins symétrique de tous, et dans lequel 2 molécules de sel sont associées avec un seul équivalent d'eau, répond à des travaux tout particuliers. Elle me paraît signaler dans l'état solide la complication introduite par les formes cristallines différentes, dont on retrouve si souvent l'influence en Physique.

Rappelons de même que le formiate de zinc, sel qui garde son eau dans le vide, a dégagé un peu moins de chaleur que l'acétate de zinc, sel qui perd toute son eau à la longue dans le vide, etc., etc.

Une dernière observation porte sur les valeurs absolues des chaleurs d'hydratation : ces quantités de chaleurs sont le plus souvent très-différentes de zéro, ce qui prouve que la chaleur dégagée lorsqu'un sel solide fixe l'eau liquide en s'y combinant n'est pas attribuable uniquement à la solidification de l'eau. Même en écartant l'influence de ce dernier phénomène, comme je l'ai fait dans les tableaux ci-dessus, la chaleur dégagée s'élève souvent jusqu'à 1 Cal,00, 1 Cal, 50 et même + 3Cal,75 par chaque équivalent HO d'eau de cristallisation. L'ordre de grandeur de ces nombres, celle du dernier surtout, n'est pas sans exemple dans la classe des réactions qui engendrent les composés réputés normaux et volatils. Toutefois, pour ne rien exagérer, il convient d'observer que la formation de ces derniers, en général, dégage notablement plus de chaleur. Par exemple :

S1O+H*O* dégage. +19,8; et S'O' H'H303. +7,50 seulement
Ba O + HO

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8,1; et BaHO2+9HO.+5,7 soit +0,64 pour HO

Ces résultats concordent bien avec l'idée d'une affinité plus faible, traduite par une moindre chaleur dégagée; mais ils excluent toute ligne de démarcation absolument tranchée et théorique entre les deux ordres de composés.

Ann. de Chim. et de Phys., 5e série, t. IV. (Janvier 1875.)

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4° SELS ACIDES ET SELS DOUBLES; RÉACTIONS SALINES.

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Bitartrate. C8 H'Na2O+ C$ HO12 2 C$ H5 Na O12

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Triacétate. 2 C'H'O' solide + C'H3 Na O' (1)

+ 3,3×2

+ 5,5

La formation des bisulfates dégage autant de chaleur que les réactions énergiques, ce qui s'accorde avec leur stabilité; tandis que les sels organiques, triacétate, bioxalate, bitartrate, dégagent moins de chaleur. Toutefois la ligne de démarcation entre ces divers groupes n'est pas très-tranchée, remarque fort essentielle au point de vue des bioxalates et bitartrates, lesquels sont réputés des composés normaux : cependant leur formation ne dégage pas plus de chaleur que celle des hydrates salins proprement dits.

II. Sels doubles.

1o Les sels doubles ordinaires paraissent dégager peu de chaleur dans leur formation. Par exemple, je déduis de mes observations:

Sel de Seignette (tartrate double de potasse et de soude)

CH1K2O12 + C$ H1 Na2 012 = 2 C$ H1 K Na O12,

chaleur nulle ou à peu près, à l'état anhydre.

Cette détermination est conforme aux idées reçues sur le peu de stabilité des sels doubles ordinaires.

2o Au contraire, les sels doubles d'une stabilité et d'une

constitution spéciales, tels que les cyanures doubles, dé

(') Annales de Chimie et de Physique, 4e série, t. XXX, p. 528 et 475.

gagent beaucoup de chaleur dans leur formation opérée au moyen des composants solides. J'ai trouvé, tous les corps étant solides :

III.

HgCy+ KCyHgCy, K Cy dégage.. + 8,3
AgCy+ KCy Ag Cy, KCy

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+11,2

Déplacements réciproques des acides dans les sels.

J'ai montré, dans le présent Recueil (4a série, t. XXX, p. 533), que ces déplacements, toutes les fois qu'aucun corps ne se sépare par insolubilité ou moindre solubilité, pouvaient être prévus et calculés rigoureusement: il suffit de réunir les prévisions fondées sur les réactions des corps séparés de l'eau, avec la connaissance de l'action propre de l'eau sur chacun d'eux, sur les acides en particulier. Je n'ai pas à revenir ici sur un sujet que j'ai traité avec beaucoup de développement, si ce n'est pour rappeler que les valeurs de S jouent un rôle capital dans cette théorie.

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Il est probable qu'elles pourront être prévues de la même manière, pourvu que l'on sache le degré de décomposition que chaque sel soluble éprouve de la part de l'eau, les sels métalliques en particulier. Il convient d'ailleurs d'envisager à la fois la séparation partielle de chaque hydrate salin en eau et sel anhydre et la séparation de ce dernier en sel acide et sel basique, dans les liqueurs. Mais il serait trop long de revenir ici sur cette discussion, dont j'ai exposé les principes dans mes Mémoires sur les sels ammoniacaux (4a série, t. XXIX, p. 102 et 505), sur les sels métalliques (4a série, t. XXX, p. 145) et sur les déplacements réciproques des acides (4a série, t. XXX, p. 533). Il me suffit d'avoir montré, par les applications précédentes, l'intérêt qui s'attache à la nouvelle expression thermique des réactions que je propose d'introduire dans la science.

RECHERCHES CHIMIQUES

SUR L'ESSENCE OBTENUE DE L'ACHILLEA AGERATUM;

PAR M. S. DE LUCA.

La plante appelée Achillea ageratum par Linné se trouve en plusieurs localités de l'Italie méridionale; on la cultive dans les jardins comme plante d'ornement, à cause de ses belles fleurs jaunes réunies à l'extrémité de la tige. Toute la plante, lorsqu'on la frotte entre les mains, exhale une odeur aromatique camphrée. Avant et pendant la floraison elle fournit, au moyen d'un appareil distillatoire et par un courant de vapeur d'eau, une essence particulière, sur laquelle je publie les quelques résultats obtenus jusqu'ici, en me réservant de continuer cette étude lorsque je pourrai disposer d'une quantité suffisante de matière.

La quantité d'essence dans l'Achillea est variable selon l'époque de sa végétation; la plus forte proportion s'obtient avant la floraison de la plante, c'est-à-dire au mois de mai; à l'époque de la floraison et même après, ladite essence volatile diminue, et l'on recueille une matière résineuse très-odorante qui est transportée avec difficulté par le courant de

vapeur.

Voici quelques propriétés de cette essence. Une petite quantité étant mise en contact avec un excès d'oxygène dans un tube gradué sous le mercure, le le gaz n'a pas diminué de volume après huit jours, même en présence du noir de platine et par l'action d'une légère chaleur.

La même essence, agitée avec une solution de bisulfite de soude, se trouble et devient laiteuse : ce liquide ne s'éclaircit qu'après quelques jours de repos.

La partie de l'essence séparée par distillation à une

température comprise entre 165 et 170 degrés, refroidie à 18°, est restée liquide après quatre heures, quoique l'on ait maintenu la même température pendant ce temps.

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Sur une portion de cette essence, I centimètre cube environ, on a fait passer du chlore, bulle à bulle et desséché : d'abord le liquide s'est échauffé et est devenu trouble; ensuite il s'est parfaitement éclairci et a pris une teinte légèrement rougeâtre; il s'en dégageait une odeur de vernis au copal. Après avoir neutralisé l'acide chlorhydrique formé au moyen du carbonate de soude en solution et de quelques gouttes de potasse caustique, il s'est séparé un liquide brun insoluble et léger. Ce liquide, distillé sur du chlorure de calcium, a fourni une matière colorée qui, en contact avec quelques fragments de potasse caustique, est restée d'abord liquide, mais ensuite a produit une masse pâteuse, laquelle, par distillation, a reproduit l'essence primitive avec toutes ses propriétés. Le composé chloruré brûlait en produisant une flamme verte.

Sur une autre portion d'essence, le brome versé goutte à goutte a produit un sifflement semblable à celui d'un fer rouge plongé dans l'eau. La masse s'échauffait, et le produit de cette réaction, traité par le carbonate de soude et par la potasse afin d'absorber l'excès de brome et l'acide bromhydrique formé, a fourni un liquide insoluble et plus lourd que l'eau Après la séparation de ce composé bromuré, on l'a distillé sur du chlorure de calcium fondu, et la petite quantité de matière obtenue, distillée par un fragment de potasse, a reproduit l'essence primitive plus légère que l'eau et ayant toutes les autres propriétés.

L'essence qu'on obtient directement de la plante est plus légère que l'eau. Sa densité, déterminée à la température de 24 degrés C., correspond à 0,849.

Les parties plus volatiles de l'essence distillent de 165 à 170 degrés, puis la température s'élève et reste stationnaire entre 180 et 182 degrés. Sur cette dernière partie on

q..

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