PRÉFACE. Air du Vaudeville de Préville et Taconnet, ALLEZ, enfans, nés sous un autre règne; : Tous les partis rapprochent leurs drapeaux. Allez, enfans; mais n'éveillez personne : Mon médecin m'ordonne le repos. Pour vos aînés que de pas et d'alarmes ! J'ai vu Thémis m'ôter mon plus doux bien ; Car, en prison, le sommeil est sans charmes : Près du malheur on ne dort jamais bien. J'entends encore le verrou qui résonne, Et dans ma main fait trembler mes pipeaux. Allez, enfans; mais n'éveillez personne : Mon médecin m'ordonne le repos. : Si l'on disait La gaîté vous délaisse, Vous répondrez (et pour moi j'en rougis ) : « De notre père accusant la faiblesse, « Les plus joyeux sont restés au logis ». Ces égrillards iraient, d'humeur bouffonne, Pincer au lit le diable et ses suppôts. Allez, enfans; mais n'éveillez personne : Mon médecin m'ordonne le repos. Vous passerez près d'une ruche pleine D'abeilles, non; mais de guêpes, je crois. Ne soufflez mot; retenez votre haleine. Tremblez, enfans, vous qui jurez parfois ! Le dard caché, qu'à ces guêpes Dieu donne, A fait périr des bergers, des troupeaux. Allez, enfans; mais n'éveillez personne ; Mon médecin m'ordonne le repos. Petits Poucets de la littérature S'il vient un Ogre, évitez bien sa dent. NOUVELLES. LA MUSE EN FUITE, OU MA PREMIÈRE VISITE AU PALAIS DE JUSTICE. (Chanson faite à l'occasion des premières poursuites judiciaires exercées contre moi pour la publication de mon Recueil.) Air Halte là. QUITTEZ la lyre, ô ma muse! Et déchiffrez ce mandat. Vous voyez qu'on vous accuse Au Palais comparaissons. Plus de chansons pour la gloire ! Pour l'amour plus de chansons! C'est la loi. Suivez-moi, de par le Roi. Nous marchons, et je découvre L'asile des souverains. |