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Il se rendort le sage de Téos.

La Grèce enfin suspend ses funérailles.
Thèbes, Corinthe, Athènes, Sparte, Argos,..
Ivres d'espoir, exhumez yos murailles !
Vos vierges même ont répété

Ces mots d'une voix attendrie :
Doux enfant de la liberté,

Le plaisir veut une patrie!

Une patrie!

L'ÉPITAPHE DE MA MUSE.

( SAINTE-PÉLAGIE. )

Air De Ninon chez Madame de Sévigné,
Ou Air du Vilain.

VENEZ tous, passans, venez lire
L'épitaphe que je me fais.

J'ai chanté l'amoureux délire,

Le vin, la France et ses hauts faits.
J'ai plaint les peuples qu'on abuse;
J'ai chansonné les gens du roi ;
Beranger m'appelait sa muse.
Pauvres pécheurs, priez pour moi!
Priez pour moi! priez pour moi!

(bis.)

(bis.)

Grâce à moi, qu'il rendit moins folle,
D'être gueux il se consolait,

Lui qui des muses de l'école
N'avait jamais sucé le lait.
Il grelottait dans sa coquille,
Quand d'un luth je lui fis l'octroi.
De fleurs j'ai rempli sa mandille.
Pauvres pécheurs, priez pour moi!

Je l'ai rendu cher au courage
Dont il adoucit le malheur.
En amour il fut mon ouvrage,
J'ai pipé pour cet oiseleur.

A lui plus d'un cœur vint se rendre,
Mais les oiseaux en feront foi:
J'ai fourni la glu pour les prendre.
Pauvres pécheurs, priez pour moi !

Un serpent.... (Dieu! ce mot rappelle
Que.....rampa vingt ans).

Un serpent qui fait peau nouvelle
Dès que brille un nouveau printemps,
Fond sur nous, triomphe, et nous livre
Aux fers dont on pare la loi.
Sans liberté je ne peux vivre.

Pauvres pécheurs, priez pour moi!

Malgré l'éloquence sublime
De Dupin, qui pour nous parla,
N'ayant pu mordre sur la lime,
Le hideux serpent l'avala.

Or, je trépasse, et, mieux instruite,
Je vois l'enfer avec effroi :
Hier, satan s'est fait jésuite.
Pauvres pécheurs, priez pour moi!

LA SYLPHIDE.

Air Je ne sais plus ce que je veux.

La raison a son ignorance;

Son flambeau n'est pas toujours clair.
Elle niait votre existence,

Sylphes charmans, peuple de l'air.
Mais, écartant sa lourde égide,
Qui gênait mon œil curieux,
J'ai vu naguère une Sylphide.
Sylphes légers, soyez mes Dieux.

Oui, vous naissez au sein des roses,
Fils de l'Aurore et des Zéphirs ;
Vos brillantes métamorphoses
Sont le secret de nos plaisirs.

D'un souffle vous séchez nos larmes, Vous épurez l'azur des cieux.

J'en crois ma Sylphide et ses charmes. Sylphes légers, soyez mes Dieux.

J'ai deviné son origine,

Lorsqu'au bal ou dans un banquet,
J'ai vu sa parure enfantine
Plaire par ce qui lui manquait.
Ruban perdu, boucle défaite;
Elle était bien, la voilà mieux.
C'est de vos sœurs la plus parfaite.
Sylphes légers, soyez mes Dieux.

Que de grâce en elle font naître
Vos caprices toujours si doux!
C'est un enfant gâté, peut-être,
Mais un enfant gâté par vous.
J'ai vu, sous un air de paresse,
L'amour rêveur peint dans ses yeux.
Vous qui protégez la tendresse,
Sylphes légers, soyez mes Dieux.

Mais son aimable enfantillage
Cache un esprit aussi brillant,
Que tous les songes qu'au bel âge
Vous nous apportez en riant.

Du sein des vives étincelles,
Son vol m'élevait jusqu'aux cieux;
Vous, dont elle empruntait les ailes,
Sylphes légers, soyez mes Dieux.
Hélas! rapide météore,

Trop vite elle a fui loin de nous.
Doit-elle m'apparaître encore?
Quelque Sylphe est-il son époux?
Non, comme d'abeille, elle est reine
D'un empire mystérieux ;

Vers son trône un de vous m'entraîne.

Sylphes légers, soyez mes Dieux.

LES CONSEILS DE LISE.

CHANSON ADRESSÉE A M. J. LAFfitte, qui m'avait PROPOSÉ UN EMPLOI DANS UN BUREAU POUR RÉPARER LA PERTE DE MA PLACE A L'UNIVERSITÉ.

(1822.)

Air De la Treille de sincérité.

LISE à l'oreille

Me conseille;

Cet oracle me dit tout bas :

Chantez, monsieur, n'écrivez pas.

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