LE PROVINCIAL A PARIS,

OU LA LEÇON PATERNELLE.

Air:

POUR instruire son jeune fils,
Un père quittait la province;
Il le conduisait à Paris

Pour voir et la cour et le Prince.
Mon fils, lui disait--il souvent,
Ayez toujours cette prudence,
A tout propos, à tout venant,
Mon fils, faites la révérence.

(Ils entrent à Paris par la Barrière de Pantin. )

Ils découvrent ce mont fameux
Où vient expirer notre gloire;
Là, jadis, de tout jeunes preux
Avaient compté sur la victoire.
Leur sang coula, c'était pour nous;
Et s'ils n'ont pas sauvé la France,
De leur défaite ils sont absous;
Mon fils, faites la révérence.

(Ils arrivent à la Porte St.-Denis.)

Vous contemplez ce monument,
Les arts en ont taillé la pierre
Pour immortaliser l'amant

Des Maintenon, des La Vallière.
De souvenirs, c'est un dépôt
Dont sourit et gémit la France;
Pourquoi Louis fût-il dévot?
Faites toujours la révérence.

(A la place Vendôme.)

Saluez, saluez encore,

Le bronze que l'Europe envie,
Qui vers les cieux prend son essor,
Chargé des lauriers du génie;
En soulageant son chapiteau
Du fardeau d'une gloire immense,
On y planta le blanc drapeau;
Mon fils, faites la révérence.

(Aux Tuileries. )

Courons au palais de nos rois,
Le tambour bat, le clairon sonne;
Vous y verrez, tout à la fois,

Fils de Thémis, fils de Bellone.

Ne cherchez pas si les talens
Y brillent plus que la naissance,
A nos seigneurs les courtisans,
Mon fils, faites la révérence.

Saluez donc ce maréchal,
Saluez donc cette marquise,
Et puis aussi ce général,

Et puis encor ces gens d'Eglise.
Même aux valets de ce séjour
Montrez beaucoup de déférence;
Enfin, vous êtes à la cour,
Mon fils, faites la révérence.

Docile aux leçons du papa,
Le jouvenceau se mit en nage,
Pas un seul homme n'échappa
Au très-humble salut d'usage.
Il fit un terrible chemin;
Frotté d'altesse et d'excellence,

C'était à lui le lendemain

Que l'on faisait la révérence.

FIN.

au Palais de justice.

Dénonciation en forme d'impromptu.

Adieux à la Campagne. .

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Le mauvais Vin, ou les Car..