Œuvres complètes, Bind 10

Forsideomslag
Hetzel, 1883

Fra bogen

Almindelige termer og sætninger

Populære passager

Side 297 - Où va-t-il, ce navire? Il va, de jour vêtu, A l'avenir divin et pur, à la vertu, ' A la science qu'on voit luire, A la mort des fléaux, à l'oubli généreux, A l'abondance, au calme, au rire, à l'homme heureux; II va, ce glorieux navire, Au droit, à la raison, à la fraternité, A la religieuse et sainte vérité Sans impostures et sans voiles, A l'amour, sur les cœurs serrant son doux lien, Au juste, au grand, au bon, au beau... - Vous voyez bien Qu'en effet il monte aux étoiles!
Side 160 - Les feuilles s'empourpraient dans les arbres vermeils; L'eau miroitait, mêlée à l'herbe, dans l'ornière ; Le soir se déployait ainsi qu'une bannière ; L'oiseau baissait la voix dans le jour affaibli; Tout s'apaisait, dans l'air, sur l'onde; et, plein d'oubli, Le crapaud, sans effroi, sans honte, sans colère, Doux, regardait la grande auréole solaire. Peut-être le maudit se sentait-il béni ; (-Pas de bête qui n'ait un reflet d'infini; Pas de prunelle abjecte et vile que ne touche L'éclair...
Side 310 - L'entourait. A travers un frisson, on sentait Que ce buccin fatal, qui rêve et qui se tait, Quelque part, dans l'endroit où l'on crée, où l'on sème, Avait été forgé par quelqu'un de suprême Avec de l'équité condensée en airain. Il était là, lugubre, effroyable, serein.
Side 231 - Car la vie est passée avant qu'on ait pu vivre. C'est l'azur qui me plaît, c'est l'azur qui m'enivre, L'azur sans nuit, sans mort, sans noirceur, sans défaut; C'est l'empyrée immense et profond qu'il me faut, La terre n'offrant rien de ce que je réclame, L'heure humaine étant courte et sombre, et pour une âme Qui vous aime, parents, enfants, toi, ma beauté, Le ciel ayant à peine assez d'éternité.
Side 145 - Le lieu mobile, obscur, capricieux, changeant, Où se plaît le poisson aux nageoires d'argent, Ce n'est qu'un point ; c'est grand deux fois comme la chambre, Or, la nuit, dans l'ondée et la brume, en décembre, Pour rencontrer ce point sur le désert mouvant, Comme il faut calculer la marée et le vent ! Comme il faut combiner sûrement les manœuvres! Les flots le long du bord glissent, vertes couleuvres; Le gouffre roule et tord ses plis démesurés Et fait râler d'horreur les agrès effarés.
Side 22 - Dors, nous t'irons chercher! ce jour viendra peut-être! Car nous t'avons pour dieu sans t'avoir eu pour maître ! Car notre œil s'est mouillé de ton destin fatal, Et, sous les trois couleurs comme sous l'oriflamme, Nous ne nous pendons pas à cette corde infâme Qui t'arrache à ton piédestal ! Oh! va, nous te ferons de belles funérailles! Nous aurons bien aussi peut-être nos batailles ; Nous en ombragerons ton cercueil respecté ! Nous y con vîrons tout, Europe, Afrique, Asie! Et nous t'amènerons...
Side 148 - L'air matinal Ne souffle pas encor. Rien. Pas de ligne blanche Dans l'espace où le flot des ténèbres s'épanche. II pleut. Rien n'est plus noir que la pluie au matin; On dirait que le jour tremble et doute, incertain, Et qu'ainsi que l'enfant, l'aube pleure de naître. Elle va. L'on ne voit luire aucune fenêtre.
Side 295 - Comme une éruption de folie et de joie, Quand, après six mille ans dans la fatale voie, Défaite brusquement par l'invisible main, La pesanteur, liée au pied du genre humain, Se brisa; cette chaîne était toutes les chaînes ! Tout s'envola dans l'homme, et les fureurs, les haines, Les chimères, la force évanouie enfin, L'ignorance et l'erreur, la misère et la faim, Le droit divin des rois, les faux dieux juifs ou guèbres...
Side 238 - L'antique muse tiburtine Baisait les fleurs, ie jasmin pur, Le lys, et n'était libertine Qu'avec les rayons, dans l'azur. Vous avez autre chose à faire Que d'engloutir votre raison Dans la chanson qu'Anna préfère Et dans le vin que boit Suzon. Il est temps d'avoir d'autres fièvres Que de voir se coiffer, le soir, Lise, une épingle entre les lèvres, Éblouissement d'un miroir. Frère, l'heure folle est passée. Debout, frère! il est peu séant D'attarder l'œil de sa pensée A la figure du...
Side 197 - II avait, spectre blême aux idoles pareil, Les baisers de la foule empreints sur son orteil, Dans sa droite un bâton comme l'antique archonte, Sur son front la tiare, et dans ses yeux la honte. De son cou descendait un long manteau doré, Et dans son poignet gauche il tenait, effaré, Comme un voleur surpris par celui qu'il dérobe, Des clefs qu'il essayait de cacher sous sa robe. Il était effrayant à force de terreur.

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